Ce pays est une formidable terre de contraste, souvent hostile, balayée par la pluie et le vent, mais qui sait aussi se montrer plus docile, pour se laisser approcher par l’oeil émerveillé et contemplatif des visiteurs de passage que nous avons été. Retour donc sur ces 31 jours en Nouvelle-Zélande, « le pays du long nuage blanc » – Aotearoa en Maori, au travers d’une série d’articles relatant nos meilleurs moments avec, comme d’habitude, une large place aux photos, plus nombreuses qu’à l’accoutumée… mais qu’il fut compliqué de faire des choix !
Nous avons choisi d’atterrir à Christchurch, sur l’île du sud. Après une courte soirée dans la ville, en pleine reconstruction suite aux terribles tremblements de terre de 2010 et 2011, nous récupérons notre campervan et filons vers Akaroa, la plus française des villes néo-zélandaise.
Jour 1, une entrée en matière bien arrosée
C’est par un temps pluvieux et extrêmement venteux que nous attaquons notre nouveau roadtrip. Notre maison roulante est régulièrement déportée par les rafales de vent. kia ora et bonne chance ! Pas le temps de faire les présentations… nous sommes prévenus, ici tout se mérite !
Après avoir traversé quelques villages, de jolies collines vertes clairsemées de moutons apparaissent au loin. Nous longeons le lac Ellesmere sur lequel s’ébattent des cygnes noirs et autres oiseaux aquatiques.
Soudain, la route devient plus abrupte et plus sinueuse. Les lacets s’enchaînent et nous prenons petit-à-petit de la hauteur pour bientôt surplomber une magnifique baie bordée par la ville de Akaora.
Le tableau est magnifique : le bleu turquoise de l’eau est contrebalancé par de la roche volcanique que la marée a laissé apparaitre et quelques étendues de mousse d’un vert très éclatant. Les montagnes vert-jaune en cette fin d’été forment un cirque naturel tout autour. Ce décor est en réalité constitué des flancs de deux super volcans surgis de l’océan lors d’éruptions géantes il y a quelques onze millions d’années. Les glaciers ont ensuite creusé la roche et la fin de l’ère glacière a permis à la mer de s’engouffrer dans les cratères.
Après une petite descente, nous atteignons la ville fondée par des colons français il y a deux siècles. Cette unique tentative tricolore de colonisation de la Nouvelle-Zélande se solda par un échec mais le temps n’a cependant pas effacé toutes les traces, et il persiste bel et bien ici un air d’ailleurs, avec quelques noms de rue françaises (donc une rue « Lavaud » ; les intéressés se reconnaîtront) et des drapeaux bleu blanc rouge qui flottent dans l’air. Nous n’en verrons pas plus pour aujourd’hui, le temps virant carrément à la tempête et nous n’avons ni nourriture ni camping alors que la montre tourne…
Nous posons finalement notre Campervan au Duvauchelle Camp au bord de l’eau après avoir fait quelques courses.
Jour 2, à la découverte de la Baie d’Akaroa
Hier soir, nous avons finalement choisi de réserver une sortie en mer sur le « Black Cat » afin d’observer de plus près ce que réserve la Baie d’Akaora. C’est, je crois, la meilleure décision que nous avons pris depuis fort longtemps. Si le programme sur le papier semblait alléchant, ce n’est rien à côté du spectacle qui s’est offert à nous aujourd’hui !
Ce fut, d’un point de vue contemplatif, la plus extraordinaire journée depuis que nous sommes partis. On aurait aimé que le temps s’arrête pour que nous puissions nous imprégner encore mieux de ce que la nature a de meilleure à offrir.
Tout d’abord, le soleil a remporté la bataille du ciel dès le lever du jour, ce qui n’était pas gagné compte tenu des hectolitres d’eau qui se sont déversés durant la nuit. Cette victoire climatique en poche, c’est avec entrain que nous rejoignons le port pour embarquer.
La balade commence doucement, nous laissant le temps d’admirer le joli village d’Akaora derrière nous et de nous plonger progressivement dans les entrailles du cratère… Ça y est, nous y sommes, nous naviguons au milieu de ce fabuleux décors. Les montagnes nous dominent de toutes parts. Devant nous, la mer à perte de vue.
Soudain, le bateau marque le pas… des dauphins hectors, une espèce endémique, viennent de faire leur apparition. Les mammifères marins, de taille assez petite, ont le ventre blanc, le dos gris-bleu et la tête noire. Ils filent le long du bateau à toute allure, produisant par instant de petits sauts pour nous laisser admirer leur ligne élancée. Les filles crient de joie et leurs yeux pétillent de bonheur. La balade se poursuit ensuite dans la baie, nous laissant admirer de magnifiques falaises. Un cormoran en profite pour engloutir un énorme poisson sous nos yeux. La nature toute entière semble s’être parée de ses plus beaux atours, pour notre plus grand plaisir et, croyez-moi, ce n’est que le début du spectacle qui nous attend.
Après 30 minutes de navigation, nous mettons le cap au large. La houle se fait plus forte et les mouvements du bateau amusent petits et grands. Alors que nous nous apprêtions à rejoindre le prochain point d’intérêt, un albatros, surgit devant nous. Ils nous faut quelques instants pour réaliser ce qui est en train de se passer sous nos yeux émerveillés. Ses longues ailes le porte dans les airs avec grâce. De temps à autre, il se laisse tomber pour venir caresser les flots. Bientôt un cormoran le précède, comme pour ouvrir la voie à sa majesté. Tout cela est furtif… Les deux compères disparaissent bientôt.
Quelques instants plus tard, nous nous trouvons dominés par une falaise incroyable, sans doute l’une des plus belles de Nouvelle Zélande et c’est peu dire. Merci mère nature pour le travail accompli. Les tons sont chauds et le travail géologique de toute beauté.
A peine avons-nous quitté les lieux que déjà un autre spectacle s’offre à nous : des lions de mer néo-zélandais s’ébattent dans les flots. Ils ressemblent à des phoques et ne semblent pas le moins du monde perturbés par notre présence, continuant leur va et vient perpétuel entre la mer et les rochers. Tout le monde est attendri par cet ultime spectacle en forme d’apothéose !
Après cette escapade maritime, nous reprenons la route en direction du lac Tekapo à près de 300 km d’ici.