Il est très précisément 15h30. La ville entière semble retenir son souffle. Les écrans publicitaires géants se sont tus. La foule s’est figée. Les voitures sont à l’arrêt. Les photographes de part et d’autre de la place arborent un léger rictus, prêts à capturer l’instant pour l’éternité. 3… 2… 1… 行きましょう!*!
Les feux postés aux quatre coins de la place Shibuya s’illuminent de vert. Comme une libération, ce sont près de 2 500 personnes qui vont se croiser en l’espace de quelques minutes. Une foule dense et désordonnée qui, dans un flot continue, se déverse soudain au milieu de la place pour rejoindre une autre rive. Venant rompre le silence, comme pour imprimer un rythme à cette marée humaine, les publicités se sont animées de nouveau. Et puis, l’instant d’après, tout se fige à nouveau… comme pour mieux recommencer. C’est à présent un ballet de voitures qui défile sur l’asphalte, mais sans heurt, sans vives accélérations et sans klaxons : l’harmonie est préservée.
Bienvenue à Tokyo, à Shibuya Station plus précisément, notre premier contact avec la belle aux 13 millions d’âmes ! Eh bien non, Tokyo ne nous a pas avalé tout rond, comme on aurait pu s’y attendre.
La première ville du monde manie avec subtilité l’art du contre-pied. Elle nous a ouvert ses bras immenses, pour nous transporter dans un voyage à la fois enivrant et fascinant, au travers de ses différents quartiers : Shibuya, Shinjuku, Ueno, Akihabara, Akasuka, Odabai… Imprévisible, elle sait se faire douce et élégante, malgré son goût prononcé pour la modernité et l’excentricité. On retrouve ici cette forme de sérénité ambiante qui nous avait tant séduits à Kyoto. Tout est logique et conçu avec minutie, ce qui en fait une ville facile à appréhender en dépit de sa démesure.
Mais diable que le temps passe vite ! Nous y avons passé 6 jours en ayant parfois l’impression de vivre un rêve éveillé, où les époques et les styles évoluent sans conflits apparents. Il y a cependant tant à faire et à découvrir, que c’est forcément sur un air d’inachevé que nous allons nous envoler pour la Thaïlande dans quelques heures.
* Partez !
Je vois que nous n’allons pas nous ennuyer en 10 jours à Tokyo 🙂
Non, c’est idéal comme durée !